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Crise financière: Quel impact sur le donateur ?

La crise financière actuelle et les donateurs.
Quels risques ?

Il est logique que les Fundraisers des organisations caritatives et non-marchandes se posent certaines questions sur les répercutions financières de la crise financière mondiale. La générosité serait-elle affectée ?
De part mes expériences et observations des comportements sociaux, je vous livre là quelques pistes de réflexions suite à une série de questions qui m'a été posée.


Questions – Réponses
Faut-il craindre des répercussions dans le secteur non marchand de cette immense crise financière qui touche la planète ?
Est-ce une réaction logique de personnes/donateurs qui n'ont plus confiance dans le système financier ? Craignent-ils pour leur propre sécurité économique (récession, baisse de pouvoir d'achat, chômage, etc.) ?


 Craindre ? Je ne sais pas si c'est le mot, mais ce qui est certains, c'est qu'il y aura du changement ! Je vois 3 éléments à considérer et une opportunité à saisir :

1. La panique et la crainte de certains épargnants vont soit changer de banque, soit remettre leurs économies sous l'oreiller ou encore aller vers des banques qui n'ont pas ou peu d'interventions internationales et donc nationale.
Enfin, si le marché financier va de toute façon trouver des parades sur cette crise, il ne sera plus aussi libre qu'avant pour continuer ses spéculations. Il y aura régulation et contrôle par les banques centrales, mais plus encore, le grand public va chercher d'autres pistes de sécurités, voir se replier sur son propre territoire.

2. Les comportements des épargnants vont revoir leurs attitudes sur la vision de l'argent facilement gagné, et rechercher plus de sens.

3. Au niveau sociologique, il y aura fort à parier que l'esprit mondialiste prendra un coup dans l'aile ce qui entrainera un retour aux valeurs telles que l'amour de sa patrie, une force adhésion à la famille et la morale notamment dans l'univers financier, mais avec une contrepartie moins heureuse qui sera celle des conflits (voir de violence) partisans. Le marché financier, le gain de l'argent par l'argent, sera certainement surveillé et contrôlé en donnant plus de place au gain issu du travail.
Le chômage inévitable ou l'augmentation des prix vont dumper les actes d'achat vers le 2ème main, et encourager le mouvement « décroissant (2)».

Une opportunité cependant semble venir pour les organisations non marchandes : L'économie de marché va chercher d'autres voies, notamment dans celle du secteur de l‘économie sociale ou solidaire, jusqu'alors négligé, voir ignoré. Ses acteurs auront alors à saisir leur chance d'être un exemple à imiter. Une occasion pour elles de ne plus être marginalisé, voir instrumentalisé, mais d'être considéré comme une alternative économique.


Les dons en provenance des donateurs privés, des fondations et des entreprises – vont-ils baisser, voire fortement baisser ?

 Dans le domaine de la générosité, les organisations ayant fait des placements financiers, vont payer le prix cher. Ces placements, considérés comme garanties financières par les banques, engagera une démission de celles-ci envers les NPO(1).
Quand aux gros donateurs privés et les donateurs institutionnels (entreprises, fondations, bailleurs de fonds…), risquent de baisser leurs contributions entre 15 et 30%. Leur logique étant plus financière. Car ce que l'on constate souvent lors de crise financière, les budgets publicitaires baissent et aussi ceux pour les loisirs… et le social comme pour l'humanitaire.

Il y aura une baisse concernant les « petits » donateurs, mais peu significative. Ils donnent non pas parce qu'ils ont de l'argent, mais parce qu'ils croient en l'efficacité de l'ONG. Pour rappel, les meilleurs donateurs sont ceux qui n'ont pas de grosses fortunes !
Il reste que si les Fundraisers n'ont pas entretenus une relation étroite et de confiance avec leurs donateurs, certaines ONG auront de gros problèmes financiers.

L'affectation des dons ira vraisemblablement vers les organisations nationales plutôt qu'à celles qui travaillent à l'étranger.

Un conseil pour terminer : si votre organisation vit fortement grâce aux donateurs, accentuez vos relations avec eux ! Plus vos relations seront étroites, plus ils garderont leur lien avec vous.

Eric Jaffrain
23 octobre 2008





Note :
(1)NPO: Non Profit Organisation est un terme en anglais qui défini les ONG ou les organisations non marchandes.
(2)Le mouvement décroissant : Né il y a moins de 3 ans, il définit les personnes issues de toutes classes sociales, comme des consommateurs socialement responsables, qui orientent leur mode de consommation par le recyclage de produits, les énergies propres, l'écologie ou l'achat de produits de 2ème main.

Eric Jaffrain - rue du Château - CH-1063 Chapelle-sur-Moudon - info@marketing-non-marchand.ch
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