Le faux marketing s'essouffle
En quête de nouvelles astuces pour séduire ses clients le secteur marchand joue mainenant avec les valeurs sociales et développe une sémantique non-marchande : Bio, équitable, éthique, valeurs, lien social, culture, foi, écologie…
A l'exemple de la stratégie de lancement de la Mini par BMW en France, l'agence de pub déclare: « Le lien importe plus que le bien !... il faut aussi jouer sur des connotations non marchandes pour convaincre l'acheteur »
Ou encore telle banque qui s'affiche dans sa campagne pub "Notre banque créé des liens".
On croit réver...
On ne peu que constater le manque d'écoute réelle du consommateur ! Certains considèrent encore que le marketing doit être fondamentalement centré sur la vente ou la performance des résultats financiers.
Si la direction de l'entreprise prend de plus en plus conscience qu'il faut se rapprocher honnêtement du client, il reste que les financiers (actionnaires et/ou Conseil d'administration, banques) n'en sont pas encore convaincu : il faut un résultat et une marge rapide. Cette attitude entraînera l'entreprise à sa chute à moyen – long terme.
Marketing ou « échangement » ?
Le consommateur s'attend à des produits ou services, avec des bénéfices sociaux, éthiques ou psychologiques ou les trois en même temps : Ce « client » demande une coopération volontaire, réciproque et bénéfique entre lui et l'entreprise. Si le consommateur ne veut plus laisser le pouvoir à l'entreprise, il veut cependant être acteur avec elle : être un consomm'acteur.
Le marketing n'est plus là pour résoudre des problèmes de l'entreprise, mais devient un outil de management centré sur l'échange avec le bénéficiaire ou l'acheteur du produit.
Je crois que le marketing d'aujourd'hui et de demain devra gérer une activité autour de l'échange de valeurs et d'une réponse sociale. On pourrait alors imaginer le terme marketing se transformer en « échangement ».
Si le produit proposé semble prendre une autre image, il devrait être là, non pour augmenter le profit de l'entreprise, mais por répondre aux besoins de la communauté. Un produit qui donne ou qui à du sens tant dans sa consommation que dans l'acte d'achat lui-même.
Cette acte d'achat déclanché par le don : le don de soi, la confiance. Ce don en entraînera deux autres : le don financier ou le don de temps.
C'est ainsi que plus l'entreprise développera le lien social, plus son économie se développera, et non l'inverse.
EJ
Eric Jaffrain © 10 mars 2008
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